Témoignage : regard de Gina sur la gestion des émotions et du taux de glycémie et sur sa vie de diabétique
Permettez-nous de vous présenter Gina. Gina est infirmière et éducatrice en diabète certifiée. Elle est diabétique de type 1 depuis 39 ans et est persuadée que les diabétiques peuvent mener une vie longue, saine, productive et comblée. Elle est enchantée des progrès en gestion du diabète qui ont été accomplis au cours de ces 39 années et est convaincue que les plus grandes avancées restent à venir. Gina utilise un traitement par pompe à insuline depuis plus de 25 ans, et un dispositif de mesure du glucose en continu (MGC) depuis environ 6 ans. Quel regard Gina porte-t-elle sur la gestion des émotions et du taux de glycémie et sur la vie avec le diabète ?
Cela vous est-il déjà arrivé ?
L’autre jour, j’étais au volant de ma voiture et tout d’un coup, j’ai été submergée par
un sentiment de tristesse profonde ; je me suis mise à pleurer. Sur le coup, je me suis dit que c’était une réaction émotionnelle à une semaine stressante : je cherche à acheter une propriété et l’offre que j’avais faite sur une maison jumelée qui me plaisait beaucoup avait été refusée. C’est alors que mon alerte prédictive basse s’est mise à sonner sur ma pompe et j’ai compris que ce changement brusque de mes émotions était dû à une chute de ma glycémie qui menaçait d’atteindre un niveau bas. J’ai stabilisé mon taux de glycémie et je me suis à nouveau sentie bien. La tristesse s’est évaporée aussi rapidement qu’elle était arrivée. Cela vous est-il déjà arrivé ?
La raison ? Votre cerveau !
En fait, il y a une explication à cela. Votre cerveau, le centre de vos pensées et de vos émotions, a besoin de glucose pour fonctionner. S’il n’est pas suffisamment alimenté en glucose, il risque de « disjoncter ». Même si vous avez l’impression de vous laisser envahir par vos émotions, c’est en fait votre organisme qui réagit physiquement à une glycémie faible (hypoglycémie). Ne pensez pas être à l’abri de ce genre de réaction parce que votre taux reste supérieur à une valeur spécifique, disons 3,9 mmol/l. Vous pouvez éprouver ces symptômes alors que votre glycémie se situe entre 4,4 et 7,2 mmol/l, voire plus. Ils peuvent également être dus à une chute brutale de votre taux de glycémie plutôt qu’à sa valeur finale.
Un taux de glycémie élevé (hyperglycémie) peut-il influencer vos émotions du moment ? Comme vous vous en doutez probablement, c’est exact. Un taux élevé de glycémie peut nuire à la capacité à réfléchir et à se concentrer. Je connais certains diabétiques qui ont tendance à devenir irascibles et grincheux lorsque leur taux de glycémie est élevé.
Toute glycémie dont les valeurs sont en dehors de la plage souhaitable peut provoquer en nous des sensations inhabituelles, inconfortables et de déséquilibre émotionnel. Les symptômes de ces écarts varient très fort d’une personne à l’autre mais il est utile d’en être conscient.
L’importance de l’entourage
Les personnes qui me connaissent bien savent que si je dis «je me sens patraque » ou «je ne suis pas dans mon assiette », ou si j’ai des comportements qui sortent de l’ordinaire, il peut s’agir d’un problème de glycémie. Je dois avouer que lorsque ces mêmes personnes, que j’aime énormément, me conseillent de vérifier ma glycémie, je peux avoir une réaction désagréable pour laquelle je dois m’excuser plus tard. Heureusement que ces amis et parents savent que cette saute d’humeur n’est pas dans mon caractère et qu’elle est due à un apport insuffisant de glucose et d’énergie à mon cerveau.
Le sens de l’humour : une arme essentielle lorsque l’on vit avec le diabète !
Vous souvenez-vous de la campagne publicitaire pour Snickers®, il y a environ deux ans, qui mettait en scène une personne pour le moins désagréable ? Un ami suggère à cette personne de manger une barre de Snickers et tout d’un coup, le comportement négatif disparaît et la vraie personne réapparaît. La dégradation du comportement était due à un cerveau en manque de carburant. Il avait besoin de glucose, d’énergie ! Et pourquoi ne pas vous servir de cet exemple pour expliquer à vos amis et à votre famille (à un moment où votre glycémie est normale) cet aspect de la maladie, pour l’illustrer autrement qu’à travers votre seul comportement ? Ainsi, vous risquerez peut-être moins de vexer les personnes de votre entourage si vous vous en prenez à elles. Cela peut également ajouter une touche d’humour à une situation souvent délicate.
Dites à vos amis et votre famille : « Si je me mets à râler et ronchonner sans raison évidente, c’est peut-être que mon taux de glycémie est en train de chuter ou est trop élevé. Ne le prenez pas personnellement et aidez-moi à tester mon taux de glycémie et à le rectifier.
Je m’excuse d’avance si je me montre blessant(e) et désagréable. J’apprécie énormément votre soutien et votre affection. »
Notez, évidemment, que je ne suggère pas d’avaler une barre de chocolat pour faire remonter votre taux de glycémie car cet en-cas risque de contenir trop de matière grasse pour être efficace. Suivez toujours les conseils de votre équipe soignante (et non ceux d’une pub à la TV) pour traiter un faible taux de glycémie !
Références bibliographiques
1. Felman A. Diabetes and mood swings: Effects on relationships and lifestyle tips. 2019. Medicalnewstoday.com. Available at https://www.medicalnewstoday.com/articles/317458. [Accessed September 2020].
*Editor’s note: This article has been adapted and reproduced from a post published on Medtronic Diabetes Australia.