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POUR MOI, LA POMPE À INSULINE C'EST LA LIBERTÉ ABSOLUE !

« WeCare Blog | Mars 27, 2018 |
Mode de vie
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Carla est une adolescente comme les autres, à la différence près qu'elle a été diagnostiquée diabétique alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille. Découvrez comment Carla et sa mère Anna ont vécu son enfance avec le diabète et quelles expériences positives elles en ont tirées. 

 

Carla, tu as aujourd'hui 18 ans, ton diabète s’est déclaré à l'âge de 6 ans. Comment ta famille et toi avez-vous vécu ce diagnostic ?

Carla :

À l'époque, je n'étais absolument pas consciente de ce qui m'arrivait. Je ne réalisais pas vraiment. J'étais juste excitée par le fait d'aller à l'hôpital et par toutes ces choses qui se passaient autour de moi.

 

Qui a remarqué que quelque chose n'allait pas ?

Anna (la maman de Carla) :

Carla présentait les symptômes typiques, comme la perte de poids et une soif intense.

J'ai vite compris ce qu'il se passait, mais je ne voulais pas me l'admettre. Je suis assistante médicale, et je sais tout ce qu'implique un diagnostic du diabète. 

Nous sommes bien entendu allés chez le médecin, et dès la première prise de sang, le diagnostic est tombé. Notre vie a connu un véritable tournant. J'avais l'impression d'être en plein cauchemar. Une période de stress intense a ensuite commencé, car je devais partager mon temps entre Carla, qui était à l'hôpital, et ses frères et sœurs, qui eux étaient à la maison. Je devais m'occuper d'eux également, tout en leur expliquant la situation. Ça n'a pas été facile. Parfois, je me dis qu'à ce moment-là, c'est presque plus dur pour la mère que pour l'enfant parce qu'il ne comprend pas encore ce que ce diagnostic signifie.

Carla :

Je n'ai pas ressenti ce stress. J'étais à l'hôpital et je devais tout apprendre à propos du diabète. J'ai appris assez rapidement à m'injecter mon insuline avec le stylo. Mais seulement après avoir remarqué que ce n'était pas de jolis stylos à bille !

Anna :

Et à la maternelle, tu avais le sentiment d'être spéciale et n'avais plus le droit de partager ta nourriture avec les autres !

Carla :devojka

Oui, c'est vrai !  Ce n'est que plus tard que j'ai pris conscience des aspects négatifs, comme les heures fixes de repas et d'injection, ou les quantités pesées au gramme près. Ces contraintes m'ont gênée par la suite. 

 

Quand avez-vous opté pour la pompe à insuline, et qu'est-ce que ça a changé pour toi Carla ?

Carla :

Je suis passée à la pompe à insuline un an et demi après le diagnostic. J'ai tout de suite ressenti un sentiment de « liberté absolue ». Je pouvais manger ce que je voulais, quand je voulais. Je pouvais également sauter des repas et faire la grasse matinée !

Anna :

Soudain, c'est nous qui commandions le diabète, et pas l'inverse ! Bien entendu, nous devions toujours accompagner et soutenir Carla, mais notre vie a complètement changé. Je pouvais lui donner plus de liberté et elle a pu prendre davantage ses responsabilités.

Carla :

Et je pouvais voir mes amies seule, j'étais plus indépendante. 

 

Tu pratiques le kung-fu. Tu arrives à en faire avec ta pompe ?

Carla :

Oui, et en général, ça se passe très bien. Je l'enlève uniquement par sécurité pour les exercices spéciaux et les kicks. Mais en général je la garde toujours sur moi. 

 

Carla, quand as-tu géré pour la première fois ton diabète par toi-même ?

Anna :

À l'âge de 10 ans, tu es partie pour la première fois en camp scolaire. Tu as parfaitement su tout gérer seule. Ça a été dur pour moi de la laisser partir. D'habitude, je l'accompagnais à chaque sortie scolaire ou à chaque journée de ski.

Carla :

C'est vrai. Je me sentais vraiment bien après, parce que j'avais géré ça toute seule !

 

Aujourd'hui, comment cela se passe-t-il au quotidien ? Ta maman t'aide encore ?

Carla :

Je n'assume pas encore tout à fait seule toutes ces responsabilités. Ma maman est toujours là pour m'aider quand je lui demande. 

Anna :

Tu fais tout toute seule... C'est juste que je continue de te demander si tu as bien pensé à telle ou telle chose. Et parfois ça t'énerve, mais c'est plus fort que moi.

Carla : 

Oui, on se dispute un peu, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Je pense que ça me ferait bizarre si du jour au lendemain tu arrêtais de me poser ces questions. Puis c'est rassurant pour moi, parce que parfois il m'arrive encore d'oublier certaines choses. Je pense que le diabète a créé un lien très fort entre nous. Et je trouve ça beau. C'est pour cette raison que le diabète n'a pas que des côtés négatifs pour nous.

 

Carla, tu as décidé de suivre une formation d’ « assistante en soins et santé communautaire ». Est-ce que ton diabète t'a influencée dans ton choix ? 

Carla :

Je pense oui. Quand j'étais petite, je n'ai jamais eu peur d'aller à l'hôpital ou chez le médecin. J'ai toujours trouvé ça intéressant, j'étais curieuse.

Le diabète ne me fait pas peur. Il ne m'a jamais fait peur. J'en ai toujours parlé ouvertement et les gens de mon entourage le savent. La seule chose que je n'aime pas, c'est quand je mesure ma glycémie et que mes collègues à l'hôpital voient qu'elle est mauvaise. Ça m'énerve ! 

Mais à part ça, le diabète fait partie de moi, je l'ai toujours accepté et il ne m'a jamais empêché de vivre. On peut contrôler le diabète, et l'inverse ne doit pas se produire.

Mais si je croisais une bonne fée et qu'elle m'accordait trois vœux...