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DIABÈTE ET SPORT: LA MISSION N'EST PAS IMPOSSIBLE!

« WeCare Blog | Août 23, 2016 |
Mode de vie
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Rencontre avec Fabiola, une jeune étudiante qui s’entraine pour réaliser son rêve grâce à sa MiniMed 640G: participer à l’Ironman de Rapperswil-Jona (SG) en 2017.Fabiola, étudiante de 24 ans à  l’université de Zurich, est atteinte de diabète de type 1 depuis l’âge de 4 ans. Le sport a toujours été important pour elle. Elle débute avec l’athlétisme et le ski au jardin d’enfants, puis fait du volley-ball et du ski de fond. Maintenant elle s’entraîne pour un Ironman et a commencé un blog afin de partager ses expériences et motiver d’autres personnes atteintes de diabète à devenir elles-mêmes actives : « Nous devons apprendre à connaitre nous propres limites et les dépasser ! »

 

fabiolaBonjour Fabiola, vous avez été l’un des premiers enfants à avoir une pompe en Suisse, comment l’avez-vous vécu ?

Autant que je sache, j’ai effectivement été le premier enfant en Suisse avec une pompe. Quand je l’ai reçue, ce fut un incroyable soulagement. C’était probablement l’une des meilleures décisions que l’on ait prise car j’avais toujours eu du mal à trouver les réglages adéquats.

Comment avez-vous réussi à pratiquer votre sport durant votre jeunesse ?

Quand j’étais petite, ma maman me soutenait beaucoup, surtout avant que j’aie une pompe. Mais tant autrefois qu’aujourd’hui, il est primordial que je contrôle ma glycémie avant le sport et que je réagisse en conséquence. Le sport m'apporte un excellent équilibre dans la vie quotidienne : j’ai non seulement beaucoup de plaisir à en faire, mais en plus il me sert d’exutoire et me relaxe.

Quelle a été votre motivation pour vous inscrire à l’Ironman de Rapperswil-Jona en 2017 ? Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Je ne me suis pas encore inscrite ;) Mais le projet est là et honnêtement, je ne sais pas ce que j’attends encore pour m’inscrire. Je veux définitivement être sur la ligne de départ ! La principale raison qui m’a motivée à commencer le triathlon a été de savoir que j’allais recevoir la MiniMed 640G en décembre 2015, car elle est étanche.

En août 2015 j’ai été bénévole lors d’un triathlon, ce fut une expérience décisive à l’origine de ma fascination pour cette compétition. L’ambiance était formidable, tout le monde était de bonne humeur et chacun soutenait l’autre, comme dans une grande famille. J'ai voulu vivre cet état d’esprit en tant qu’athlète.

Comment ont réagi votre famille et vos amis quand vous leur avez dit que vous vouliez vous entraîner pour un Ironman ?

Ils ont tous été ravis. Ma famille, mes amis et mes connaissances m’ont soutenue dès le début de cette aventure et m’aident comme ils le peuvent.

fabiolaQuel rôle votre diabète a-t-il joué dans votre décision de vous entraîner pour un Ironman ?

Mon diabète est en fait la raison principale qui m’a décidée à me lancer dans ce projet. Bien sûr, je fais tout cela pour moi, mais j’aimerais montrer à tous les autres diabétiques qu’il est possible d’atteindre ses limites et de les dépasser : « Anything is possible. » (devise de l'Ironman)

Qu’est-ce que votre entraînement vous a appris sur vous-même et votre diabète ?

J’ai appris davantage sur moi-même et mon corps et j’ai surtout appris à m’aimer. Je sais ce dont mon corps est capable et je réalise maintenant que je suis capable de beaucoup plus que ce que je croyais, tant au niveau physique que psychique.

Avez-vous dû ou devez-vous changer votre alimentation pour vous entraîner ?

L’alimentation n’a jamais été un problème pour moi car toute ma famille s’est toujours nourrie sainement. Le problème que je rencontre actuellement est causé par les glucides supplémentaires dont j'ai besoin pour m’entraîner. Je ne peux pas envisager certains régimes qui pourraient déclencher une réaction en chaîne, alors je suis encore à la recherche d’une solution satisfaisante. J’expérimente divers produits dans le domaine de l’alimentation sportive afin de voir ce que je tolère le mieux et quels produits sont les plus adéquats (je vais bientôt publier un article sur mon Blog avec les produits testés).

Comment réussissez-vous à contrôler votre glycémie ? Réduisez-vous votre taux de base ?

Dans la mesure du possible, je porte un capteur de glucose (CGM) et contrôle ainsi mon taux de glucose. Je réduis généralement le débit de base, surtout pendant de longs efforts. Je pars du principe qu’en plus de mon besoin quotidien, j’ai besoin de 10g de glucides par heure pour des efforts au sol et 20g par heure dans l’eau. C’est une règle que j’applique et grâce à laquelle je peux bien gérer ma glycémie « à l’œil ».

fabiolaCela vous arrive-t-il de déconnecter complétement la pompe ?

Oui, il arrive de temps en temps que je doive interrompre totalement l’administration d’insuline, ou que la pompe le fasse d’elle-même quand le CGM remarque que je me rapproche rapidement de la limite inférieure.

Comment le CGM vous aide-t-il durant l’entraînement ? Quelle est l’importance de votre CGM ?

Je ne pourrais sans doute pas participer à un projet tel que l’Ironman  sans CGM. Le capteur est donc extrêmement important pour moi il est un élément essentiel, non seulement de mon entraînement mais aussi de toute ma vie quotidienne.

Un Ironman est un défi incroyable pour chacun et encore plus pour quelqu’un atteint de  diabète. Pouvez-vous nous dire ce qui est le plus difficile pour vous ?

J’ai encore et toujours des doutes, surtout quand un entraînement n’a pas été satisfaisant ou quand je n’ai pas envie de m’entraîner. Il y a des jours où ma glycémie n’est pas satisfaisante et je ne sais pas pourquoi. Ces jours se multiplient depuis que j’ai intensifié mon entraînement et je me trouve ainsi confrontée à un choix qui représente un grand défi mental : cela vaut-il la peine de m’entraîner aujourd’hui ou ferais-je mieux d’y renoncer ?

S’entraîner pour un Ironman demande beaucoup de discipline ; avez-vous l’impression que celle requise pour maîtriser le diabète vous a aidée ? Le diabète explique-t-il partiellement votre discipline ?

Oui, je pense que cela va de pair. Car sans discipline, il est impossible d’avoir un diabète bien équilibré et sans diabète bien équilibré, il est incroyablement difficile de faire du sport de haut niveau. Je pense donc que mon diabète joue un grand rôle dans ma discipline, non seulement dans le sport mais aussi au quotidien.

fabiolaCertaines personnes sont d’avis que les diabétiques ne devraient pas faire de sports extrêmes. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que nous devons ignorer de tels commentaires, en tant que diabétiques il est important de nous écouter. Nous devons sentir ce que nous voulons et savoir ce dont nous sommes capables. L’Ironman dit bien : « Anything is possible».

Vous avez commencé un blog afin de partager votre préparation pour l’Ironman. Pourquoi est-ce important pour vous ?

Le blog me permet d’une part de réfléchir sur moi-même, comme une sorte journal, et d’autre part d'atteindre d'autres  personnes, les motiver à sortir et mettre leurs chaussures de course, enfourcher leurs vélos et bouger. Ce que vous ressentez ensuite est inestimable et personne ne peut nous l’enlever. J’aimerais montrer à tous que le diabète et le sport vont de pair et que faire du sport en tant que diabétique est une source de plaisir incroyable.

Quel est votre message pour tous ceux qui viennent  d’être diagnostiqué ?

Ce n’est pas toujours facile de pouvoir accepter son diabète. J’en suis consciente et même après toutes ces années, je me remets en question de temps en temps ! Mais finalement, cela ne sert à rien car nous sommes diabétiques et le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Voici mon conseil : Vivez avec votre diabète et ne le combattez pas. Vous verrez ainsi de nouvelles voies s'offrir à vous.

Pour terminer, avez-vous donné un petit nom à votre pompe ?

Haha oui, ma pompe s’appelle Berta.

Merci beaucoup pour vos réponses Fabiola et bonne chance pour votre entraînement !